Témoignage d’Elodie, le 6 février 2014 au goûter-témoignage
J’ai 28 ans, je suis professeur des écoles. Mariée avec Vincent depuis un an et demi nous attendons notre premier enfant pour le mois de mars.
Ma famille est très pratiquante, ce qui fait que j’ai grandi avec la messe chaque dimanche et la prière en famille tous les soirs. Ce n’était pas facile, surtout ado, mais avec du recul ça a été le ciment de notre famille. Et je me sentais bien en revenant de la messe, sans savoir pourquoi.
Au lycée, je suis allée en pèlerinage à Taizé. C’est une communauté de frères qui accueillent des milliers de jeunes de toutes nationalités. Il y a de nombreux moments de prière, dont un moment où la croix est posée à terre et on peut venir déposer nos souffrances. J’y ai eu la sensation que Dieu était vraiment là, dans le silence et les chants de la chapelle, et surtout la présence du Christ sur cette croix contre laquelle je posais mon front. D’un coup il prenait sur sa croix toutes mes difficultés, mes craintes d’ado.
Puis j’ai vécu une période de vide pendant mes années étudiantes où je me suis éloignée de mes valeurs, de ma foi. J’allais moins à la messe mais Dieu était quand même là, dans un coin de ma tête.
J’ai recommencé à le prier pendant mon année de concours. Il était mon secours pour mes études et je le priais aussi de me faire rencontrer mon mari.
Puis j’ai voulu revenir davantage à Dieu. Je me suis inscrite à un week-end jeunes, organisé par le groupe du Buisson ardent, que je ne connaissais pas. C’était les 13 et 14 février 2010. J’y ai rencontré un certain Vincent Szymura, responsable du groupe, avec lequel je me suis tout de suite sentie bien.
Lui habitait à Cambrai et moi Avesnes-sur-Helpe mais on est devenus très proches en se parlant par internet. Je lui ai dit que j’avais du mal à prier seule et on a pris l’habitude de prier ensemble tous les soirs.
Ensuite on est sortis ensemble, on s’est fiancé en novembre 2010 et on a décidé d’attendre le mariage pour vivre ensemble.
Nous avons vécu un beau temps de préparation au mariage, pendant cette période on a pu poser des bases solides à notre couple, qui s’appuie sur le sacrement du mariage. On se mariait parce qu’on s’aimait mais surtout pour s’aimer, c’était une décision de s’aimer quels que soient les événements de notre vie, avec l’aide de Dieu (il est d’ailleurs gravé sur nos alliances « Dieu avec nous »).
On s’est aussi préparé au mariage matériellement et je suis allée choisir ma robe avec ma maman. C’était un très beau moment.
Mais 3 jours plus tard, au soir, j’ai appris par téléphone que ma mère venait d’avoir un accident. Elle revenait de chez ma sœur en voiture et on ne sait pas ce qu’il s’est passé, elle s’est peut-être endormie, elle est sortie de la route à quatre voies et a foncé dans un arbre. Elle est morte sur le coup.
J’étais au restaurant avec Vincent et nos amis du Buisson ardent. J’ai beaucoup pleuré, j’étais sous le choc mais le soir même j’ai prié Marie en lui disant que j’allais avoir besoin d’elle. Malgré l’épreuve, je n’ai jamais été anéantie. On a vécu de magnifiques funérailles, dans la paix et l’espérance de la vie éternelle. J’ai pu me marier 9 mois plus tard sans trop souffrir de son absence. Je pense que sans l’aide de ma foi je serais dépressive, révoltée devant ce qui peut paraître comme une injustice : Maman était une femme merveilleuse, dévouée, jeune retraitée dynamique. Mais je ne l’ai pas du tout vécu comme ça.
Quand j’ai appris que j’étais enceinte, je me suis dit que j’aimerais avoir une confirmation, un petit signe que Maman le savait et qu’elle veillait sur moi.
Récemment, nous avons organisé un week-end pendant lequel il y a eu une prière à l’Esprit saint.
Une des personnes qui a prié pour moi m’a dit qu’elle voyait Maman, entourée de la communion des saints, qui imposait les mains sur mon ventre et priait pour mon bébé !… Quel cadeau magnifique !
Aujourd’hui je fais donc partie du groupe du Buisson ardent, qui est un groupe de prière de jeunes qui se réunit une fois par mois pour animer une messe puis une veillée de prière avec louange, enseignement ou témoignage et adoration. L’après-midi qui précède est un temps de formation pour les engagés ou un moment d’évangélisation. Nous sommes envoyés 2 par 2 dans les rues de Cambrai pour aller à la rencontre des passants, nous présenter et témoigner de ce que Dieu fait dans nos vies.
Nous sommes allés nous former à Fréjus avec la communauté missionnaire Jean-Paul II, qui nous a accompagnée sur les plages pour évangéliser. Nous avons vécu de belles expériences qui nous ont encouragées. J’ai rencontré une musulmane qui avait fui sa famille parce qu’elle n’osait pas avouer son homosexualité. Elle avait changé de région, se retrouvait seule et désespérée. Nous avons beaucoup discuté et j’ai pu lui dire que Dieu l’aimait. On sentait qu’elle était en recherche.
J’ai aussi rencontré un couple âgé, dont l’homme était complètement révolté contre l’Eglise, à cause d’une éducation reçue dans une école chrétienne très stricte. Je n’arrivais pas à témoigner, il était trop en colère. Je les ai quand même invités à la messe que nous organisions quelques jours plus tard. Sa femme, elle, était très réceptive et m’a dit qu’elle viendrait peut-être. Une autre jeune les a recroisés et a aussi essayé de témoigner. Le jour de la messe, la femme était là et son mari demande à un jeune à quelle heure il doit venir la rechercher. Le jeune l’invite à rentrer « maintenant que vous êtes là, autant entrer ! ». Il entre finalement et au cours de la messe, une parole de connaissance l’a touché : « Le Seigneur veut guérir plusieurs personnes qui ont de la rancœur envers l’Eglise. » Alleluia, Dieu a permis par sa grâce et avec l’intervention de plusieurs personnes que ce monsieur soit touché !
A Cambrai, nous faisons aussi de belles rencontres, même si les conditions (notamment climatiques !) sont un peu différentes ! Un couple cherchait sa religion et touchait un peu à tout. En ce moment ils se tournaient vers l’hindouisme. J’aurais croisé ce couple 2 jours avant je n’aurais pas su quoi répondre. Or, la veille j’étais allée à une veillée où l’intervenant témoignait de sa conversion après avoir été hindouiste, et nous a expliqué les pièges et dangers de cette religion. On a donc pu parler beaucoup et j’ai pu les éclairer sur la question.
Ce qui est bien dans l’évangélisation est que nous n’avons pas à convaincre, on doit juste annoncer.
Dieu n’a pas besoin de nous, il pourrait évangéliser tout seul, mais il aime faire comme si.
En plus ça nous évangélise nous-mêmes. Comme moi aujourd’hui, j’ai dû réfléchir à ce que Dieu avait fait dans ma vie pour vous le raconter, ça approfondit ma foi !
Aujourd’hui nous nous apprêtons à peut-être vivre une autre épreuve avec Vincent car notre bébé a les reins et uretères dilatés. Il est sous surveillance à l’hôpital de Lille et je vais devoir accoucher là-bas au cas où il faudrait une intervention à la naissance. On nous a prévenus qu’il pourrait aussi avoir des problèmes de santé plus tard, plus ou moins graves. Ou à l’inverse ne rien avoir du tout.
Nous remettons tout dans les mains de Dieu, dans la confiance et dans la paix. Ce n’est pas facile bien sûr, mais Dieu nous envoie toujours des personnes ou des événements pour nous aider et nous donner la paix.
Par exemple l’autre jour en préparant mon témoignage j’ai été attaquée par un élan de tristesse en repensant à Maman.
Le groupe de prière du goûter-témoignage m’a appelé pour me donner cette parole qu’ils avaient reçu dans la prière : 1 chron 16, 8-11
«Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ;
chantez et jouez pour lui, redites sans fin ses merveilles ; glorifiez-vous de son nom très saint : joie pour les cœurs qui cherchent Dieu ! Cherchez le Seigneur et sa puissance, recherchez sans trêve sa face. »
Ça m’a reboosté complètement ! Cette parole, c’est moi : je rends grâces à Dieu pour tout ce qu’il a fait pour moi, j’essaye de l’annoncer, de témoigner autour de moi. Avant je jouais de la clarinette pour lui, à la messe. Maintenant je le chante, depuis que je fais partie du Buisson ardent. Et j’aime beaucoup ! Ça m’aide à le prier !
Nouvelles du bébé suite au témoignage d’Elodie en février :
Vianney est né le 4 mars ! Tout s’est bien passé et après plusieurs examens médicaux, Vianney n’a pas de souci de reins ! Merci Seigneur !!
Ce fut aussi une grande joie de vivre son baptême, le samedi 26 avril, avec la présence de 3 amis prêtres les Pères Mathieu Dervaux, François Triquet et Matthieu Bobin, nos familles et amis, et notamment le Buisson Ardent pour l’animation des chants de louange.